UniTrack réinvente le Motocross avec des circuits modulaires innovants

Publié le 15 dec. 2023

[Les pépites incubées en Région Hauts-de-France]

Découvrez l’histoire d’UniTrack, une startup visionnaire qui fusionne ingénierie et passion pour le motocross. À travers des circuits modulaires révolutionnaires, UniTrack s’engage à moderniser et rendre accessible le monde des sports à deux roues, offrant une expérience unique qui repousse les limites de l’innovation.

La startup est incubée dans le parc d’innovation des Hauts-de-France Transalley à Valenciennes et a su séduire le jury du Fonds Régional d’Incubation (FRI) et obtenir une aide 12 000 € pour son projet innovant. Grâce à ce financement, la startup a pu surmonter des obstacles majeurs pour son développement. Eric Dumont, créateur d’UniTrack nous parle de son projet et nous partage son expérience. 

Photos : © UniTrack

En quelques mots, pouvez-vous vous présenter ?

J’ai débuté ma passion pour le motocross à l’âge de 4 ans. Bien que mes débuts nécessitaient d’être poussé avec le moteur éteint en raison de mes appréhensions. (Cette introduction prendra tout son sens plus tard.)

Après mes études, j’ai rejoint la PME familiale spécialisée dans la conception, la fabrication et le développement de “machines spéciales” sur mesure pour diverses industries. Mon parcours m’a conduit à obtenir mon diplôme d’ingénieur après 5 ans en apprentissage au sein de cette entreprise. J’ai choisi une école à Arras, proche de mon domicile et de l’entreprise, afin de pouvoir travailler avant et après les cours. Après près de 10 ans dans cette PME et de nombreux investissements, j’ai réalisé que reprendre l’entreprise familiale n’était pas la voie qui me correspondait, et que je devais donner un sens plus profond à ma vie.

Pourquoi avoir voulu se lancer dans la création d’une startup ?

Ma passion pour le motocross m’a toujours poussé, mais j’ai trouvé ce sport particulièrement exigeant. Outre les risques inhérents aux sports mécaniques, le motocross exige des heures d’entretien, dépend de la météo, et nécessite un équipement coûteux. C’est un sport difficile d’accès pour ceux qui ne sont pas déjà initiés.

Après une décennie dans la PME, j’ai acquis des compétences variées, de la technique à la gestion de projet. Je voulais ainsi donner un sens à mon parcours en combinant ces compétences (ingénierie et motocross), dans le but de moderniser et de rendre ce sport plus accessible. Je me suis dans lancé dans cette aventure startup.

Comment avez-vous eu l’idée d’UniTrack ?

Le déclic est venu lorsque j’ai décidé de quitter la PME. Ayant du temps libre, j’ai commencé à rêver et à réfléchir à un concept novateur pour rendre la moto accessible à un plus grand nombre. L’idée a émergé naturellement, et après avoir partagé mes pensées, l’enthousiasme généré m’a poussé à approfondir la faisabilité technique et économique. En l’espace de deux mois, j’ai formé une équipe avec des amis. Ensemble, nous avons remis en question tous les aspects du plan d’affaires, en nous concentrant sur la problématique commune des sports à deux roues : le lieu de pratique. C’est à ce moment-là que j’ai proposé une solution novatrice inspirée de mon expérience industrielle.

Parlez-nous de votre projet, la mission… comment ça marche ?

UniTrack vise à moderniser et démocratiser les sports à deux roues en introduisant des circuits modulaires. Inspiré des jeux de construction pour enfants, chaque bosse, virage ou obstacle devient un module palettisable, industrialisable et standardisable.

Forts de notre expertise industrielle, nous maîtrisons la conception, la fabrication et le développement de ces modules. Contrairement aux sports comme le skateboard, où la standardisation est déjà présente, le motocross sur terre impose des défis techniques supplémentaires en termes de résistance et de coût. Nous avons également innové en utilisant un revêtement caoutchouc avec un partenaire industriel local, rendant nos circuits adaptés à diverses disciplines à deux roues. Le bilan carbone et la simplicité de mise en place du circuit sont sans commune mesure avec le chantier que représente la création d’un circuit en terre ou en enrobé.

Et finalement, comment comptez-vous exploiter cette solution innovante ?

Nous travaillons sur la création d’un lieu de vie intégrant un bar, des tribunes et une salle de séminaire autour du circuit modulaire. Le passage à des deux-roues électriques élimine les nuisances sonores et les émissions de gaz, s’inscrivant ainsi dans une démarche éco-responsable. La légèreté et la maniabilité des motos électriques les rendent accessibles à un large public. Nous prévoyons d’ouvrir ce complexe à l’automne 2024. En attendant, nous proposons la location de nos modules pour les collectivités, associations et promoteurs sportifs alors n’hésitez pas à nous contacter pour en discuter !

Quel a été votre parcours entrepreneurial ?

Je suis actuellement bénéficiaire de l’Allocation chômage d’aide au Retour à l’Emploi depuis septembre 2022, ce qui me permet de me consacrer entièrement à UniTrack. J’ai bénéficié du soutien de la BGE de Lens, de la CCI d’Arras et d’autres acteurs locaux. J’ai également rencontré des partenaires cruciaux tels que David COASNE de chez HDFID et Steven PINGON de l’incubateur Transalley à Valenciennes. En 2023, la recherche d’un lieu d’implantation m’a conduit à rencontrer différentes communautés d’agglomération, aboutissant à une proposition de la communauté d’agglomération de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane pour un bâtiment en centre-ville de Bruay-la-Buissière.

Pourquoi avoir choisi Transalley ?

J’ai choisi Transalley en raison de sa spécialisation dans la mobilité et les transports durables, une approche correspondant parfaitement à Unitrack. La rencontre avec Steven PINGON et son accompagnement ont renforcé ma conviction.

Comment avez-vous eu connaissance du Fonds Régional d’Incubation (FRI) ? Qu’est-ce que le FRI va vous apporter ?

C’est lors de mon accompagnement chez Transalley que j’ai été informé du FRI comme le meilleur dispositif d’aide anté-création. Le FRI a permis de financer la matière première (acier et caoutchouc) ainsi que la protection de l’innovation par un dépôt de brevet. Nous avons été lauréats d’une aide de 12 000 €.

Quels sont vos prochaines étapes et vos besoins ?

Nous nous apprêtons à signer un compromis de vente avec la CABBALR pour acquérir le bâtiment à Bruay-la-Buissière. Les prochaines étapes incluent la levée de fonds et la recherche de financements pour le complexe moto. Nous prévoyons d’ouvrir le complexe à l’automne 2024. Nous avons présenté Unitrack lors du championnat du monde de SuperEnduro à Liévin, où nous avons été sous-traitants pour l’organisation. Cet événement a été l’occasion d’installer nos 4 premiers modules pré-série de GP sur la piste traditionnelle, avec un retour très positif des pilotes, dont Billy BOLT. Ces modules pré-série ont été financés en partie par le FRI.

Pouvez-vous nous définir le mot « innovation » ? Quelle en est votre vision en tant qu’entrepreneur ?

L’innovation, c’est penser par soi-même, se détacher de l’existant et apporter un regard nouveau sur un sujet. C’est croire en sa capacité à changer les choses, même face aux retours négatifs.

Quels conseils pourriez-vous donner aux personnes qui souhaitent se lancer dans l’aventure startup ?

Avant tout, interrogez-vous sur les raisons qui vous poussent à entreprendre. La création d’une startup, qui plus est innovante, est une montagne de défis, et il est crucial d’avoir une motivation profonde. Entourez-vous d’un écosystème bienveillant, restez agile et assurez-vous que votre projet est aligné avec vos valeurs. Si tel est le cas, passez à l’action sans craindre les erreurs, car elles seront des occasions d’apprendre et de grandir. N’ayez pas peur de décrocher le téléphone, d’aller à la rencontre de l’écosystème bienveillant des Hauts-de-France et des acteurs locaux.

Avez-vous des remerciements ?

Nous tenons à remercier Catherine et Christophe C. qui nous ont prêté leur grand garage afin que nous puissions fabriquer et développer nos énormes modules de GP. Merci aussi à nos partenaires NETCO Nord (Grenay) et Ets SIX (Steenvoorde) qui nous ont accompagné dans le processus de fabrication. Sans oublier les partenaires que sont Transalley (Valenciennes), la CABBALR, KomUnik60 (Bresles), SOCO&FI (Tourcoing), la Fédération Française de motocyclisme et la Région Hauts-de-France.

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Le Fonds Régional d’Incubation (FRI) est financé intégralement par la Région Hauts-de-France et mutualisé au bénéfice de l’ensemble des projets incubés dans les Parcs d’Innovation. Ce fonds est géré par HDFID. En savoir plus en cliquant ici 

”Je crois beaucoup en cette startup”

” UniTrack est de l’exemple du projet porté par la passion mais aussi par la rigueur entrepreneuriale. Je suis très confiant quant à l’avenir D’unitrack tant l’équipe est motivée et organisée pour créer un lieu innovant, écologique et ludique. Et qui sera une première mondiale au sein de notre région ! “

Steven Pingon, responsable de l’incubateur Transalley

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