Good Mood Good Learning : une startup qui transforme l’apprentissage des enfants

[Les pépites incubées en Région Hauts-de-France]

La startup Good Mood Good Learning, incubée au sein de la Plaine Images, a su séduire le jury du Fonds Régional d’Incubation (FRI) et obtenir une subvention de 15 000 € pour son projet innovant. Grâce à ce financement, la startup a pu surmonter des obstacles technologiques majeurs.

Dans cet article captivant, nous plongerons au cœur de cette aventure entrepreneuriale unique, en rencontrant Delphine CARDOEN. Découvrez les coulisses de Good Mood Good Learning, explorez les innovations éducatives révolutionnaires et laissez-vous inspirer par cette startup qui redéfinit les normes de l’éducation. Préparez-vous à être emporté dans un voyage où les enfants sont au centre de tout, où l’apprentissage devient un véritable moment de bonheur et où les possibilités sont infinies.

Photos : © Good Mood Good Learning

Pourriez-vous vous présenter et expliquer pourquoi vous avez choisi de vous lancer dans la création d’une startup ?

Fille d’un papa indépendant, j’ai toujours été passionnée par l’entrepreneuriat. Tout a commencé lorsque j’étais au lycée. J’ai participé à l’aventure des mini-entreprises.

Avec d’autres élèves, nous avons créé « Euréka », une mini-entreprise qui produisait des vases en plastique re-modelable par la suite par le client (en réchauffant la plaque de plexi au four à haute température). Nous avons été élu meilleure mini-entreprise belge en 1998 et classé 4ème au concours européen à Malte. Suite à cette aventure, je suis partie travailler comme étudiante au siège des mini-entreprises « Junior Achievement International » aux USA (Colorado) et j’ai participé 2 ans de suite au « Desarrollo Empresarial Mexicano » (Mexique) dans le staff d’organisation (évènement regroupant des élèves provenant d’écoles de toute l’Amérique latine – Objectif : leur donner l’envie d’entreprendre).

A la fin du lycée, je me suis inscrite dans une école de commerce Hautes Etudes Commerciales (HEC) à Liège en Belgique. Je savais que cette formation allait m’offrir un large spectre de possibilités (emploi salarié et/ou entreprenariat).

J’ai ainsi construit ma carrière au fil des années entre la finance et le monde entrepreneurial, donc toujours avec des projets « on side ». Pas de tout repos mais comme expliqué ci-dessus, j’ai toujours été une entrepreneuse dans l’âme.

Ma formation HEC ainsi que mes expériences professionnelles (KPMG, secteur bancaire et fonds d’investissement et consultante pour des banques privées et des cabinets d’avocats en tant qu’indépendante) ont développé et consolidé mes acquis en gestion d’entreprises, optimisation des processus, comptabilité, fiscalité, conformité, négociation, …

De l’autre côté, mes expériences entrepreneuriales (*) m’ont permis d’acquérir de l’expérience, de comprendre ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas, d’apprendre de mes erreurs passées et de développer encore plus mes compétences dans le domaine (sourcing, marketing, développement de marques, …)

(*) Mes projets entrepreneuriaux: fondatrice de “Queen of Brussels” (ligne de vêtements adaptables aux morphologies des femmes + collection de chapeaux en laine), “Puce de luxe” (marque de chaussons pour enfants) et “Good Mood Good Learning” (solution de sophrologie à la maison et programme d’enseignement des compétences socio-émotionnelles pour les 6-12 ans).

Depuis plusieurs années, la finance ne faisait plus aucun sens pour moi. En 2016, j’ai ainsi repris des études de sophrologie. Une nouvelle aventure commençait pour moi !

Depuis 2017, j’exerce en tant que sophrologue et j’ai enrichi mes compétences grâce à des formations complémentaires à Paris, notamment à l’Académie de Sophrologie de Paris du Docteur Chéné. J’ai ainsi développé une expertise dans différents domaines, tels que la sophrologie appliquée à la concentration, aux enfants, aux adolescents, aux entreprises, au stress et au sommeil.

Ma formation de sophrologue me permet aujourd’hui de pouvoir rédiger les contenus du programme / des dessins animés, même si je collabore avec des experts pour certains sujets.

Comment avez-vous eu l’idée de votre projet et pouvez-vous nous parler de sa mission et de ses objectifs ?

Comme expliqué précédemment, entreprendre a toujours fait partie de mon ADN. J’ai eu l’idée de créer Good Mood Good Learning tant par mes expériences privées que professionnelles.

Tout a commencé en 2005-2006 lorsque j’allais rendre visite à ma soeur et sa famille. J’observais ses enfants en train de regarder des dessins animés le samedi matin et déjà à l’époque, je me demandais pourquoi on ne proposait pas des dessins animés intelligents (dessins animés par lesquels les enfants apprendraient des choses concrètes, des compétences au lieu de voir de la violence, des bagarres ou des histoires sans trop d’intérêts).

Ensuite, en 2014, mon neveu commençait un parcours scolaire compliqué. Il avait énormément de difficultés scolaires et à l’époque, il n’avait pas encore été diagnostiqué dyslexique, dysorthographique et dyscalculique (enfant multi-DYS). Il a vraiment été maltraité par le milieu scolaire/ éducatif. Les professeurs et éducateurs l’ont traité de fainéant, d’enfant turbulent, d’enfant qui ne faisait aucun effort et cela, durant plus de 4 ans. Il était puni et humilié par le corps enseignant dans la cour de récréation ou en classe. Jusqu’à ce qu’on le diagnostique enfin… Il avait perdu toute sa confiance en lui et était vraiment malheureux. A ce moment-là, je me suis demandée comment cela pouvait encore être possible au 21ème siècle qu’un enfant en difficulté scolaire vive ces épreuves. L’école n’est-elle pas là pour accompagner les enfants dans l’apprentissage? Mais nous savons également que beaucoup d’entre elles manque d’outils.

De plus, en tant que sophrologue, j’ai commencé à rencontrer de nombreux enfants en souffrance scolaire ou familiale avec souvent, de grandes difficultés d’apprentissage. J’ai également pu échanger avec des parents démunis face à cette souffrance mais aussi avec des instituteurs à bout de souffle dont la passion pour l’enseignement était en train de s’étioler, voire de disparaitre.

Face à cette situation à laquelle j’ai été trop souvent confrontée, j’ai réalisé qu’il y avait une véritable urgence.

  • L’urgence est d’offrir aux enfants des outils qui les aideront à reconnaitre et à gérer les différentes émotions qui les submergent et souvent les handicapent dans leurs apprentissages.
  • L’urgence est d’améliorer leurs relations avec eux-mêmes mais également avec les autres.
  • L’urgence est de leur fournir des techniques pour améliorer leurs apprentissages et leur permettre ainsi d’étudier plus facilement et sereinement.
  • L’urgence est ce challenge que je me suis fixée : apporter des solutions concrètes aux enfants et aux professeurs, mixer enfin les compétences à l’école et donner un second souffle à la vie scolaire.

Comment ça marche ?

Good Mood Good Learning est un programme d’accompagnement et d’enseignement ludique destiné aux enfants de 6 à 12 ans pour leur apprendre les compétences socio-émotionnelles ainsi que des techniques pour améliorer leurs apprentissages.

L’enseignant ou le parent diffuse le dessin animé aux enfants (qui dure entre 6 et 13 min) et Alia (photo ci-contre), le personnage va leur apprendre les techniques et les notions/ valeurs.

Quel a été votre parcours entrepreneurial ?

J’ai rencontré des difficultés techniques (animation de la bouche du personnage car le rig (le squelette) avait été mal réalisé par le premier studio de dessin animé). N’étant pas du métier, j’ai fait face à des problèmes lors de l’animation du personnage.

La Plaine Images (incubateur) m’a grandement aidé et j’ai été mise en relation avec des studios pour pouvoir solutionner les problématiques.

J’ai pu rencontrer énormément de talents et d’acteurs locaux actifs dans l’audiovisuel, ce qui m’a fait avancer beaucoup plus rapidement et qui m’a également permis d’échanger et de trouver des solutions.

Pourquoi avoir choisi la Plaine Images ?

Car c’était le meilleur incubateur pour m’accompagner dans la partie technique /audiovisuel (la partie que je maitrise le moins). Et que l’écosystème entier était dédié à cela et que j’y trouverais les techniciens/talents locaux.

Qu’est-ce que le Fonds Régional d’Incubation va vous apporter ?

Le FRI m’a permis de rectifier les problématiques d’animation de la bouche du personnage, de créer des décors, de créer de nouveaux rendus des dessins animés et pour terminer, de créer une plateforme de streaming pour vendre les dessins animés aux clients (BtC, BtB).  

Un grand merci au FRI pour tout cela ! ça nous a permis d’avancer à pas de géants dans notre développement et débloquer des problématiques clés.

Et les prochaines étapes, les besoins ?

Nous devons aussi constituer une équipe pour développer l’activité :

Quelle est l’actualité de ta startup ?

L’objectif prioritaire de Good Mood Good Learning est de mettre en vente les dessins animés auprès du grand public, au plus tard début septembre 2023, offrant ainsi une expérience unique et divertissante.

La startup a également établi des collaborations avec des partenaires de renom tels que l’Association Déclic CNV et Apprentis d’Auteuil. Ces partenariats ouvrent de nouvelles perspectives passionnantes. De plus, des échanges sont en cours avec Bayard éditions et l’association ressource pour la réussite éducative, en vue de collaborations et de synergies prometteuses.

Je vais participer activement aux programmes “Femmes entrepreneuses Orange” et “OVH cloud startup program“, qui offrent de précieuses opportunités et soutien. La discussion pour une co-incubation avec Euratechnologies dans la branche EdTech renforce davantage les synergies et les opportunités d’évolution.

Enfin, je prévois la venue de trois stagiaires en animation 3D pour les mois de juillet et août, pour contribuer à ces projets passionnants.

Quels conseils pourriez-vous donner aux personnes qui souhaitent se lancer dans l’aventure startup ?

Selon mon expérience, il est primordial de :

  • Analyser correctement, le marché en amont en testant l’idée, en en parlant, en récoltant les besoins des futurs clients (sondages), … pour sentir directement si le produit répond à leurs attentes et l’ajuster si besoin. Ne pas garder l’idée pour soi (de peur d’être copié), mais en parler !!! ça ouvre des portes.
  • Ne pas créer une startup pour la mauvaise raison (liberté, …). Travailler en profondeur son « WHY».
  • Intégrer un incubateur. Ça permet de pouvoir bien s’entourer, faire partie d’un écosystème, pour les apprentissages/workshops/formations, avoir des vues extérieures, avancer plus vite grâce aux conseils, soutiens, mentoring, …
  • S’investir pleinement dans le projet mais toujours continuer à prendre soin de soi et à prendre du temps pour sa vie personnelle (ne pas travailler tous les weekends et tous les soirs. Il est essentiel de s’accorder des temps de pause). L’entrepreneuriat est un marathon, pas un sprint. Il faut tenir sur la durée.
  • Bien s’entourer (embaucher des gens qui sont meilleurs que nous)
  • Rencontrer et être dans des groupes d’entrepreneurs (ex échanges, conseils, tips…)
  • Garder un œil sur la concurrence et les rencontrer quand ils le veulent bien.
  • Apprendre de ses erreurs, se challenger et se faire challenger. On avance et on apprend en tombant.
  • Oser demander de l’aide et se remettre en question. Ne pas rester seul, la tête dans le guidon car on passe à côté de choses.

Le Fonds Régional d’Incubation (FRI) est financé intégralement par la Région Hauts-de-France et mutualisé au bénéfice de l’ensemble des projets incubés dans les Parcs d’Innovation. Ce fonds est géré par HDFID. En savoir plus en cliquant ici 

”Good Mood Good Learning brille par son innovation à la fois pédagogique et numérique”

”J’ai le plaisir d’accompagner Delphine Cardoen sur son projet Good Mood Good Learning depuis près d’un an. Je souhaite premièrement souligner le fait que Delphine est une porteuse de projet exemplaire, qui est très impliquée dans son parcours entrepreneurial. Dès son début d’incubation, elle a su s’intégrer rapidement à notre écosystème, à s’entourer des bonnes personnes et ainsi remettre en question pas à pas son modèle d’affaire, afin qu’il s’adapte le mieux aux écoles privées, aux écoles publiques et aux parents. Le projet Good Mood Good Learning brille par son innovation à la fois pédagogique et numérique, mêlant ainsi de l’animation 3D avec un personnage haut en couleur, ALIA, et un contenu pédagogique clé en main, sans avoir besoin de formation préalable. Le projet s’inscrit alors dans une filière Edtech, socialement responsable, permettant une assimilation des connaissances plus rapide pour les enfants DYS, ainsi qu’une meilleure inclusion de ses élèves dans les classes. Selon moi, il s’agit d’une proposition de valeur inédite, ludique et à impact fort, qui j’espère aura un rayonnement grandissant.”

Pierre-André Dubreuil | Entrepreneurship Manager La Plaine Images

”Fournir des solutions concrètes aux enfants et aux professeurs pour créer une expérience éducative transformative”

”Dans un monde où les difficultés scolaires et émotionnelles des enfants semblent souvent passer inaperçues, une startup audacieuse se dresse pour répondre à l’appel pressant de l’éducation du 21e siècle. Ainsi, Good Mood Good Learning s’est engagée à relever ce défi, à fournir des solutions concrètes aux enfants et aux professeurs, à réunir les compétences indispensables pour créer une expérience éducative transformative. Cette startup incarne l’urgence de repenser l’éducation, de libérer le potentiel de chaque enfant et de cultiver un environnement scolaire épanouissant. ”

Théo Valot | Chargé de projets Création d’Entreprises & Fonds Régional d’Incubation | HDFID

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