ARDAN un dispositif RH agile et sécurisé pour le développement d’activités nouvelles

Historiquement mis en place en 1997 sur le territoire du Nord-Pas de Calais, le dispositif ARDAN, porté par la CCI, soutenu et financé par la Région Hauts-de-France, est plus que jamais d’actualité sur notre territoire.

L’Action Régionale pour le Développement d’Activités Nouvelles (ARDAN) est un dispositif qui permet de recruter et d’intégrer un demandeur d’emploi afin de développer une activité nouvelle au sein d’une entreprise. Il s’agit d’une formation – Action en lien avec le CNAM et un véritable dispositif gagnant/gagnant. Pour le futur salarié, il permet de se former et d’obtenir un diplôme niveau Bac+2 tout en prenant pleinement possession du poste. Pour l’entreprise, outre le fait d’économiser les 2/3 du salaire pendant 6 mois, le dispositif permet de donner les compétences nécessaires au nouveau poste, à la fois par la formation CNAM mais aussi via le chéquier formation « sur mesure » de 1700€.

Organisme partenaire d’ARDAN et de la CCI Hauts-de-France, notre agence HDFID accompagne les dirigeants dans le montage de leurs dossiers et durant les 6 mois de convention de stage.

Vous ne connaissez pas encore ce dispositif ? Vous n’êtes pas convaincu ? Voici le témoignage de Joel Salaun, expert projet ARDAN chez HDFID, qui vous en dit plus. Découvrez également le témoignage de Anne-Marie Lequien, responsable des ressources humaines de la société Lequien dans le Pas-de-Calais et bénéficiaire de ce dispositif.

Quels sont les freins relatifs au dispositif ARDAN ?

La principale difficulté survient quand le dirigeant se méprend sur l’esprit du dispositif et sur l’ambition qu’il porte. Il ne s’agit pas d’une simple aide financière au recrutement, ni d’un appui à la recherche de candidats. Certes le coût du recrutement pour la période de 6 mois que dure le dispositif ARDAN sera sensiblement inférieur au coût classique (un tiers du coût total du salaire) mais mobiliser ARDAN uniquement pour cette raison serait faire fausse route et perdre du temps.

Pour dépasser cet écueil, le dirigeant doit être pleinement conscient que cette aide est destinée à accompagner et consolider le projet, que la personne recrutée aura à piloter en interaction constante avec lui, et souvent avec d’autres parties prenantes au sein de l’entreprise. Il doit aussi assumer d’emblée que le futur pilote de projet dégagera du temps pour sa formation durant les 6 mois : 2 jours en gestion de projet, 2 jours en gestion de compétences ainsi que des temps pour des modules de formation au choix.

Il est aussi fondamental que le dirigeant s’implique sur l’outil de gestion de projet que le candidat va utiliser : il s’apercevra peut-être que cet outil pourra lui rendre de grands services pour la gestion de futurs projets. Comme dans tout projet de montée en compétence, l’entreprise en bénéficiera à moyen et long terme mais également à court terme par la sécurisation qu’offre le suivi ARDAN. Finalement à l’issue des 6 mois, le dirigeant aura côtoyé de près son ”chef de projet” et aura pu vérifier que ce candidat lui convient parfaitement.

Comment les éviter ?

Il est essentiel d’expliquer ces limites clairement et dès les premiers échanges au dirigeant afin qu’il décide si le dispositif ARDAN est utile pour son entreprise et compatible avec ses intentions.

Prenons l’exemple d’un chef d’entreprise qui ne souhaiterait pas particulièrement déléguer une mission nouvelle, et voudrait absolument la piloter lui-même : ce n’est pas l’esprit de ARDAN et le candidat recruté serait probablement en difficulté pour mener sa mission.

De la même façon, il importe que le dirigeant puisse exprimer toutes ses attentes, et qu’il s’engage dans la démarche en pleine conscience de ce à quoi il s’engage. Et puis idéalement il vaut mieux réussir à identifier le candidat très tôt, dès le montage du dossier ARDAN.

En quoi ARDAN est également un outil de structuration des entreprises ?

[JS] ARDAN ayant vocation à soutenir l’émergence d’activités nouvelles, l’entreprise en sera bien sûr transformée. En outre, le pilote de projet a vocation à mettre en œuvre au sein de l’entreprise une méthode et un processus qu’il aura travaillé en formation et sous la supervision bienveillante d’un expert projet. Si le mode ”gestion de projet” est nouveau pour l’entreprise, cette nouvelle approche sera structurante surtout si le dirigeant adhère à la démarche. D’où – là encore – l’importance d’une parfaite transparence avant de décider de monter le projet.

Enfin, le pilote de projet dans certains cas sera potentiellement un futur dirigeant dans l’entreprise. Au-delà du titre « d’entrepreneur de la petite entreprise » que la démarche ARDAN lui permet d’obtenir, c’est peut-être une marche vers le pilotage de l’entreprise elle-même.

ARDAN permet aussi au chef d’entreprise de prendre du recul sur son activité et d’être épaulé au quotidien dans l’analyse des problématiques, notamment grâce à l’outil et la méthode AGIR. Dans la gestion des compétences au sein de l’entreprise et dans la gestion globale de l’activité, ARDAN peut avoir un vrai pouvoir structurant et apporter une autre façon de faire. 

La société LEQUIEN, située à Vacqueriette-Erquières dans le Pas-de-Calais, est spécialisée dans l’industrialisation de pièces complexes. Elle a eu recours au dispositif ARDAN avec l’aide et l’appui d’un expert projet ARDAN chez HDFID, Thierry MACE. Nous avons recueilli le témoignage de Anne-Marie LEQUIEN, responsable des ressources humaines de l’entreprise aux 3,3 M€ de chiffre d’affaires.

Après un échec infructueux (un candidat non éligible au dispositif ARDAN), vous avez su faire preuve d’une agilité pour recruter à nouveau via ce dispositif, expliquez-nous comment cela s’est passé ?

Le dispositif ARDAN a permis au candidat recruté d’avoir du temps pour appréhender son nouveau poste de responsable de production. Il permet aussi de recruter à moindre coût pour l’entreprise par rapport à une embauche dite ”standard”.

Autre point important, le dispositif permet au candidat de se former au management en e-learning selon des modules choisis qui sont communs avec l’entreprise. Le suivi et le coaching via des réunions de mise en commun avec le responsable de projet ARDAN sont également des points positifs à retenir de cette expérience.

Aujourd’hui avec du recul que vous a permis le dispositif ARDAN ? En quoi cela a été bénéfique pour votre entreprise ?

Nous recherchions un candidat pour un poste de responsable de production et le développement d’une activité nouvelle au sein de notre entreprise. Le profil retenu avait besoin d’être remis dans un contexte de travail avec une bonne part d’accompagnement et de management pour effectuer sa mission. En ce sens, le dispositif ARDAN propose un programme de formation très utile et qui correspond aux attentes de l’entreprise. Nous voulions aussi être sûr que le candidat puisse également correspondre au poste avant de valider définitivement l’embauche, notamment vis à vis de l’ensemble de nos autres collaborateurs. Nous avons été bien accompagnés par la CCI Hauts-de-France et HDFID pour  la mise en place du dossier administratif et pour les réunions de suivi avec le candidat.

Quels conseils donneriez-vous à une entreprise qui envisage d’avoir recours à ce dispositif ?

Tout d’abord, je conseille à l’entreprise de prendre son temps pour bien choisir son candidat, notamment à travers les critères de motivation pour le poste et la formation proposée. Ensuite, il est important pour l’entreprise de vérifier la partie administrative avec le candidat, notamment ses droits à Pôle Emploi. Enfin, je dirais qu’il ne faut pas hésiter à se lancer car le dispositif ARDAN est souple, autant dans sa mise en place, que dans le suivi, l’accompagnement ou bien même encore en cas de fin de mission en cours de projet éventuellement.

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