D’une vocation à un parcours pluriel
Il raconte d’abord le déclic fondateur de son enfance : à 12 ans, il découvre la danse et comprend très rapidement qu’il veut en faire son univers. Sans pratique préalable, il s’y consacre intensément et devient champion de France en quelques mois. Pour lui, cette expérience constitue une première prise de conscience : par le travail et l’engagement, il est possible de reprendre la main sur son avenir. Issu d’un milieu ouvrier, la danse lui ouvre la perspective d’un parcours différent et lui donne envie d’aller toujours plus loin.
Très tôt, il quitte sa région pour se former auprès des meilleurs, d’abord à Lyon, puis en Angleterre. Il y arrive sans parler anglais, apprend la langue en quelques mois et s’intègre rapidement dans un environnement qu’il juge plus favorable à l’expérimentation et à l’essai. Pour financer sa carrière artistique, il entre à la fin des années 1990 dans le secteur de la tech, alors en pleine expansion. Sans formation initiale, il apprend sur le tas l’informatique, la vente, le marketing et le numérique, jusqu’à être force de proposition sur des sujets comme le commerce électronique et l’organisation des flux de données.
Alors qu’une opportunité de carrière à San Francisco se présente, il fait le choix de quitter la tech pour se consacrer pleinement à la danse, décision qu’il assume pleinement par la suite. Il explique avoir toujours mobilisé, dans ses projets artistiques, les mêmes réflexes que dans l’entrepreneuriat : résoudre des problèmes, structurer, arbitrer et avancer avec pragmatisme.
Structurer, innover, s’ancrer dans un territoire
Dans la production de spectacles, Chris Marques insiste sur la nécessité de bâtir des modèles économiques solides. Il rappelle que ce secteur ne bénéficie pas toujours d’aides et que la viabilité d’un projet repose avant tout sur sa capacité à trouver son public. C’est dans cette logique qu’il s’intéresse à l’innovation technologique, notamment à l’usage de décors holographiques, afin de réduire les coûts logistiques et de repenser la mise en scène.
Revenu en France en 2020, il souligne avoir trouvé dans les Hauts-de-France un environnement dynamique, attentif aux projets et aux enjeux des entrepreneurs culturels. Il évoque enfin l’importance des rencontres, du travail collectif et de l’amélioration continue, tout en rappelant que chaque parcours entrepreneurial reste profondément singulier.