À Wimereux, Gigamic mise sur l’innovation pour faire jouer le monde

Pouvez-vous présenter Gigamic ?

Gigamic, c’est avant tout une aventure familiale ! Créée par trois frères – Jean-Christophe, Stéphane et Ludovic – l’entreprise est née d’une idée simple : concevoir des jeux accessibles à tous, capables de réunir des publics de générations, de cultures et de langues différentes. C’est ainsi qu’est née la fameuse gamme de jeux abstraits en bois avec des titres emblématiques comme Quarto ou Quoridor, qui ont rapidement fait connaître la marque à l’international.

Depuis, le catalogue s’est largement diversifié : 450 références de jeux aujourd’hui, avec de grands succès tels que Six qui prend, Wazabi, Gagne ton papa, Saboteur ou encore Papayoo.

Gigamic repose sur trois piliers :

• L’édition, cœur historique de l’entreprise, qui consiste à transformer une idée d’auteur en produit fini, prêt à rejoindre les tables de jeu du monde entier.

• La localisation, qui adapte pour le marché français des jeux étrangers existants, en les traduisant et en ajustant formats ou visuels.

• La diffusion, enfin, qui assure la commercialisation et la représentation de jeux issus de Gigamic ou d’autres éditeurs partenaires.

Quant à moi, je suis Benjamin Dambrine, 37 ans, directeur général de Gigamic depuis 2021. J’ai intégré l’entreprise il y a une dizaine d’années, d’abord comme commercial, puis j’ai évolué en interne jusqu’à succéder à l’un des fondateurs. Avant cela, j’étais consultant en veille stratégique pour des industriels du bâtiment à haute performance énergétique — un univers bien différent, mais où l’analyse et la passion restaient déjà au cœur du métier.

Quelle est la mission principale de Gigamic et en quoi votre approche se distingue-t-elle ?

Notre mission est simple : dépoussiérer l’armoire à jeux de notre enfance ! Nous voulons proposer des jeux aux règles claires, rapides à expliquer, et qui procurent un plaisir de jeu immédiat. Notre ambition : initier de nouveaux publics à l’univers du jeu de société, et rappeler que jouer ensemble, c’est avant tout partager un moment convivial.

Pouvez-vous nous donner quelques chiffres clés pour illustrer votre activité ?

Gigamic, c’est aujourd’hui plus de 4 millions de jeux vendus par an, dans près de 70 pays. Notre chiffre d’affaires atteint 35 millions d’euros, et nous comptons une cinquantaine de collaborateurs à Wimereux et sur le terrain, tous animés par une même passion : faire découvrir des jeux familiaux et intelligents.
Chaque année, nous lançons près de 80 nouveautés sur le marché, un rythme qui témoigne de notre vitalité et de notre capacité à nous renouveler sans cesse.

Quel rôle joue l’innovation dans votre activité ?

L’innovation est au cœur de notre ADN. Dans le jeu de société, chaque nouveauté est une forme d’innovation : une nouvelle mécanique de jeu, une nouvelle manière d’interagir, une expérience différente. Chez Gigamic, environ 25 % de notre chiffre d’affaires provient chaque année de ces nouveautés.

Mais l’innovation ne se limite pas au produit. Elle touche aussi nos process internes, notre logistique, nos outils commerciaux et même la manière d’apprendre les règles. Comment simplifier l’expérience joueur ? Comment réduire la barrière à l’entrée pour ceux qui découvrent le jeu ? Ce sont des questions qui nous animent au quotidien.

Quels sont les principaux défis que vous avez rencontrés en innovant dans votre secteur, et comment les avez-vous surmontés ?

Le premier défi, c’est la saturation du marché : l’offre explose, avec plusieurs milliers de nouveautés chaque année. Se démarquer devient un enjeu crucial. Pour y répondre, nous misons sur la sélection rigoureuse de nos projets, sur la qualité des relations avec nos auteurs et sur la créativité de nos équipes.

Un autre défi, c’est la logistique internationale : produire et livrer des jeux partout dans le monde en maintenant une empreinte écologique maîtrisée. Nous travaillons sur des circuits plus courts, sur des emballages responsables et sur une meilleure anticipation des flux pour limiter les transports inutiles.

Quelle est votre vision pour l’avenir de Gigamic ?

Le marché du jeu de société se transforme. Il est devenu grand public, et ne se limite plus à la période de Noël ni aux enfants. Jouer en famille ou entre amis est désormais tendance ! Cela crée de formidables opportunités, mais aussi une forte concurrence, notamment pour signer les meilleures nouveautés et se distinguer en boutique. Pour préparer l’avenir, nous renforçons nos équipes communication, marketing et produit afin de repérer les bons jeux, mieux raconter leurs histoires, et les faire connaître rapidement dans un marché qui ne laisse plus de seconde chance.

Et si une technologie pouvait révolutionner votre métier ?

S’il y a bien une barrière que tous les éditeurs aimeraient faire tomber, c’est celle de l’apprentissage des règles ! Peu de gens aiment lire un livret de 12 pages avant de jouer. Je rêve d’un assistant intelligent, basé sur l’intelligence artificielle, capable d’accompagner les joueurs du choix du jeu jusqu’à la fin de la partie :

• en les guidant vers le jeu qui leur correspond,

• en expliquant les règles de façon interactive,

• en répondant aux questions pendant la partie,

• et pourquoi pas, en comptant les points ou en suggérant des stratégies !

Une innovation qui, j’en suis sûr, permettrait à encore plus de monde de franchir la porte du monde du jeu.